Conseil de PRO Les ateliers lait de grande taille produisent-ils à moins cher que les autres ?
Entre les rabais engrangés pour achats en grandes quantités et les dépenses supplémentaires liées à la conduite d’un gros troupeau, les charges de production, ramenées aux mille litres de lait, sont très peu différentes, en moyenne, d’un petit à un gros atelier. L’avantage ne se fait pas à ce niveau. La productivité du travail, exprimée en volume de lait par unité de main d’œuvre (Umo), a tendance à augmenter au fur et à mesure que l’atelier grandit. La marge par Umo s’accroît en même temps. Telles sont les conclusions de l’étude réalisée à partir des résultats Ecolait de 2006, avec 863 élevages en agriculture conventionnelle. Retour sur l'étude avec le Btpl.
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Produire un volume important de lait fait miroiter à nombre d’éleveurs des prix d’achat intéressants, « pour grosse quantité ». Mais quel bénéfice cela représente-t-il à la fin de l’année ? Le point avec le Btpl, à la lumière du réseau Ecolait France.
Des marges brutes équivalentes, ramenées aux 1000 litres
Le nuage de points du graphique 1 montre une grande hétérogénéité des niveaux de marge brute ramenée aux 1000 litres, mais aucune tendance n’apparaît, ni à l’augmentation ni à la diminution, quand le volume de lait produit augmente.
Graphique 1: Marge brute en €/Ml en fonction du volume produit : niveau équivalent de gauche à droite (© DR) |
Pour comparer les charges, l’échantillon des 719 élevages Prim’Holstein (pour éviter un effet race) a été partagé en 5 groupes, suivant le volume de lait produit. Le nombre d’élevages de chaque classe varie de 113 à 188 pour les extrêmes
Des charges opérationnelles proches, ramenées aux 1000 litres
Le graphique 2 montre que le total des charges opérationnelles est presque identique dans les différentes classes. Pour les élevages à plus de 600 Ml, l’économie faite sur les frais d’élevage et les frais de culture des fourrages est gommée par un coût de concentré plus élevé.
Graphique 2: Charges opérationnelles pour 5 classes de volume de lait croissantes. Très peu d’écarts d’une classe à l’autre. (© DR) |
Les grands ateliers se caractérisent aussi par une moindre utilisation du pâturage, un recours plus fort au maïs et aux correcteurs azotés, une moyenne économique et un chargement plus élevés. On note aussi des leucocytes et butyriques un peu mieux maîtrisés. En contrepartie, un peu moins de produit viande et de primes PAC sur les surfaces fourragères, ramenés aux 1000 litres. Le total des produits est finalement lui aussi presque identique d’une taille d’atelier à une autre.
Une productivité du travail plus élevée dans les ateliers de grande taille
La main d’œuvre n’augmente pas autant que le lait produit quand on compare les différentes tailles d’atelier. Le graphique 3 montre que si une UMO consacrée au lait produit 182 Ml dans des ateliers de 200 Ml en moyenne, elle produit 361 Ml, soit le double, dans des ateliers de 766 Ml. Entre les deux classes extrêmes, la main d’œuvre double à peine (de 1.17 à 2.25) alors que le volume total quadruple (de 200 à 766 Ml).
Graphique 3: Volume total produit, volume produit par unité de main d’œuvre consacrée au lait et nombre UMO lait suivant la taille de l’atelier. La productivité du travail augmente avec la taille de l’atelier. (© DR) |
Une marge brute ramenée à l’unité de main d’œuvre meilleure en moyenne. Mais avec des variations fortes.
La tendance montrée par le graphique 4 est claire : la marge brute par UMO consacrée au lait augmente au fur et à mesure que le volume de lait produit dans l’atelier s’accroît.
Il est important de remarquer aussi que les résultats de marge brute sont hétérogènes et que certains ateliers font mieux que d’autres, parfois beaucoup plus gros. Tout ne réside pas dans la taille.
Graphique 4: marge brute en €/UMO lait en fonction du volume produit : en moyenne, la marge brute par unité de main d’œuvre augmente avec la taille de l’atelier. (© DR) |
Question légitime : et si la marge brute est meilleure, le revenu l’est il aussi ?
Les différentes bases de données le confirment, en moyenne. Mais avec des variations encore plus fortes que sur la marge brute. Il paraît essentiel de savoir limiter les investissements liés à l’agrandissement, et de savoir s’arrêter. Les comparaisons nationales montrent que le taux d’endettement des grands ateliers est plus élevé que celui des plus petits.
Les résultats chiffrés en détail :
Nb
|
U.M.O. consacrés au lait
|
effectif moyen VL
|
Surface fourragère lait (ha)
|
lait produit total (l.)
|
lait produit / UMO lait
|
moyenne économique kg lait / VL
|
TB moyen (g/l)
|
TP moyen (g/l)
|
|
P'H < 250 Ml
|
115
|
1.17
|
29.9
|
38.4
|
199647
|
181885
|
7016
|
41.95
|
32.8
|
P'H 250 à 350 Ml
|
188
|
1.47
|
41.2
|
49.4
|
302060
|
219725
|
7695
|
41.97
|
32.8
|
P'H 350 à 450 Ml
|
164
|
1.65
|
52.3
|
57.1
|
398544
|
257383
|
7978
|
41.88
|
33.0
|
P'H 450 à 600 Ml
|
139
|
1.77
|
66.5
|
73.3
|
518873
|
312175
|
8165
|
41.32
|
32.8
|
P'H > 600 Ml
|
113
|
2.25
|
96.6
|
97.1
|
766436
|
361223
|
8340
|
41.04
|
32.7
|
|
Leucocytes moyenne annuelle M/ml
|
Spores butyriques /l Moy annuelle
|
prix lait livré €/ML
|
lait produit / ha SFP lait
|
% réformes /effectif VL
|
prix moyen réformes €
|
% mortalité tous veaux
|
produit viande €/Ml
|
P'H < 250 Ml
|
224.4
|
1256.1
|
282.1
|
5755
|
30.6
|
720.4
|
11.6%
|
49.2
|
P'H 250 à 350 Ml
|
189.5
|
962.9
|
288.0
|
6972
|
33.3
|
734.6
|
12.1%
|
47.2
|
P'H 350 à 450 Ml
|
190.9
|
831.9
|
289.6
|
7800
|
34.8
|
757.9
|
11.5%
|
44.9
|
P'H 450 à 600 Ml
|
193.3
|
840.2
|
288.3
|
7985
|
34.4
|
744.7
|
13.2%
|
43.9
|
P'H > 600 Ml
|
195.6
|
795.8
|
287.7
|
8838
|
35.0
|
747.1
|
13.2%
|
44.0
|
|
frais alimentation genisses €/ML
|
Pature Kg MS/VL/an
|
% ensilage maïs / ration de base
|
% ensilage herbe / ration de base
|
% lait permis par fourrages et co-produits
|
correcteur azoté kg/VL/an
|
concentré kg/VL/an (brut)
|
prix moyen concentré €/T
|
Coût concentrés VL €/Ml
|
P'H < 250 Ml
|
13.4
|
1259.8
|
41.9
|
17.4
|
56.8
|
566
|
1530.6
|
196.9
|
42.6
|
P'H 250 à 350 Ml
|
13.5
|
950.4
|
52.4
|
14.8
|
58.4
|
788
|
1623.4
|
205.4
|
43.1
|
P'H 350 à 450 Ml
|
12.5
|
777.5
|
54.8
|
15.2
|
58.1
|
820
|
1692.7
|
200.8
|
42.5
|
P'H 450 à 600 Ml
|
12.8
|
667.1
|
57.7
|
15.5
|
56.9
|
850
|
1793.4
|
202.6
|
44.5
|
P'H > 600 Ml
|
12.5
|
405.6
|
60.4
|
15.5
|
52.7
|
985
|
1995.2
|
201.8
|
48.0
|
|
Frais d'élevage totaux (€/ML)
|
Frais culture fourrages (€/Ml)
|
total
charges opé
€/Ml
|
produit lait €/Ml
|
aides PAC surfaces fourr. €/Ml
|
produit total €/Ml
|
Marge brute €/Ml
|
Marge Brute €/ ha SFPlait
|
MB / UMO lait
|
P'H < 250 Ml
|
40.8
|
23.8
|
125.4
|
282.8
|
8.7
|
340.5
|
215.1
|
1224
|
39234
|
P'H 250 à 350 Ml
|
39.1
|
21.8
|
122.2
|
289.1
|
7.1
|
343.8
|
221.6
|
1521
|
48621
|
P'H 350 à 450 Ml
|
38.3
|
19.6
|
118.1
|
290.1
|
5.5
|
341.0
|
222.9
|
1710
|
57393
|
P'H 450 à 600 Ml
|
36.0
|
19.2
|
118.3
|
289.0
|
5.4
|
339.4
|
221.1
|
1745
|
68765
|
P'H > 600 Ml
|
36.3
|
18.3
|
120.4
|
288.7
|
4.2
|
337.3
|
216.9
|
1909
|
78346
|
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